Je regarde mon chum qui sue sur son vélo intérieur et je le trouve beau. La détermination dans son visage, le désire de se dépasser, les muscles en actions, l’envie d’atteindre son objectif et les quelques sacres générés par l’effort sont autant d’éléments qui me font sourire.
Il m’inspire.
Je sais qu’il le fait pour lui, pour se sentir bien. Ce n’est pas une action pour être admiré ou pour recevoir un « bravo ». Ce n’est pas non plus dans l’espoir de susciter mon admiration ou d’aller chercher plus d’amour. Il a déjà tout ça de ma part, gratuitement. Rien à gagner de l’extérieur donc et ça me donne envie de faire de même, à ma façon.
C’est tellement important d’avoir des gens qui nous inspirent dans notre entourage. Je ne parle pas d’avoir une « pom-pom girl » derrière son épaule ni d’avoir un entraîneur ou un coach pour nous lancer les bonnes phrases afin d’avancer. Non.
Je parle d’avoir des modèles.
Savoir s’entourer de gens qui réalisent leurs rêves et leurs aspirations, à leur façon, mais surtout à leur rythme, est important. Particulièrement un cercle d’êtres qui sont capables de se respecter, dans leurs forces comme dans leurs faiblesses et qui font des actions pour eux-mêmes et non pour épater la galerie.
Je n’ai pas envie d’être comme mon chum. Je sais que nous avons nos différences, que je suis moins active que lui, mais son désir et surtout son action à prendre soin de lui m’encourage dans ma propre voie. Je vois sa beauté perler dans la sueur de son front et je me dis qu’il mérite de voir la mienne aussi, non?
Je sais bien qu’il la voit, ma beauté. En plus, je n’ai pas besoin de rien faire pour cela. C’est là, simplement.
C’est pourquoi j’ai besoin de modèles, pour me rappeler ce qui est important. Pour me souvenir que je n’ai pas à poser d’action pour me faire aimer (ultimement, parce que dans le concret, ça ne se passe pas toujours comme ça!) et que lorsque je prends soin de moi, que je pense à moi, ce n’est pas juste un cadeau personnel que je me fais.
C’est un cadeau collectif. Je prends soin de moi, je m’aime davantage, j’inspire mon entourage qui en fait de même.
J’aurais pu choisir un autre chemin. Maudire intérieurement contre le choix de mon amoureux que d’autres pourraient qualifier d’égoïste: « On est ensemble et il préfère passer près d’une heure sur son vélo au lieu d’être avec moi. Comment peut-il penser juste à lui alors que je suis là? »
Ces réflexions sont très loin de moi, mais je l’observe pourtant chez plusieurs, sous différentes formes.
Voir quelqu’un s’épanouir, se choisir et s’aimer m’émeut. Encore plus quand c’est l’homme qui partage ma vie. Je réalise l’importance de bien m’entourer au quotidien et pas seulement pour les grands projets, mais pour la vie de tous les jours également. J’en prends conscience en regardant mon chum, mais pas besoin d’être un ou une compagne de vie. Savoir s’entourer d’amitié vraie et de modèles sains dans nos différentes sphères publiques et professionnelles est tout aussi important, sinon plus!
Le bruit du vélo résonne dans mes oreilles, me fait sourire à nouveau.
Merci de me rappeler, à chaque coup de pédale, que chaque geste compte lorsque l’on souhaite toucher à notre calme et notre paix intérieure. Que ce soit en suant sa vie ou en écrivant des mots sur une page, il n’existe pas de mauvais chemin.