J’ai remarqué qu’une des choses qui a le plus changé au cours des dernières années est la perception que j’avais de moi-même. À tel point que j’ai parfois l’impression d’être une tout autre personne.
Et pourtant, je sais que ce n’est qu’une perception puisque lorsque je parle à mes vieilles amies (c’est-à-dire mes amies que j’ai depuis plusieurs années, ce n’est pas une question d’âge), elles ont toujours su que j’étais comme je suis. C’est simplement mon regard qui a changé, évolué.
C’est puissant une croyance. C’est probablement ce qu’il y a de plus solide sur terre! J’exagère peut-être un peu, mais les croyances restent malgré tout des filtres puissants par lesquelles nous percevons le Monde. Changer une croyance, c’est voir la vie avec des couleurs complètement différentes.
Je vous donne un exemple des plus banal, ma date de fête. Je suis né en octobre faisant de moi une authentique balance. De plus, semblerait que je suis également ascendant balance: c’est-à-dire qu’on ne peut avoir plus balance que moi.
En passant, croire ou non à l’astrologie n’a aucune influence sur la lecture du texte. Même que savoir si moi-même je crois ou non à l’astrologie importe peu…Continuez, vous comprendrez pourquoi!
En tant que balance donc, et même doublement balance, je ne sais pas me décider. Du moins, c’est ce que j’ai entendu et ce qu’on m’a répété pendant des années. Dès que j’hésitais sur un choix à faire comme, quoi mettre le matin, commander au restaurant ou ma prochaine lecture, immanquablement j’entendais haut et fort « on sait bien, incapable de se décider! Une vraie balance ».
À force de l’entendre, je l’ai acheté. Étiquetée en plein coeur, Caroline est incapable de prendre une décision.
Nul besoin de vous dire que cette croyance a influencé ma vie très longtemps. Dès qu’une décision devait se prendre, j’avais droit à un mélange de stress inconfortable et d’appréhension. Étrangement, c’était aussi réconfortant. J’agissais comme je devais le faire, j’étais qui je devais être.
Jusqu’au jour où j’ai commencé à douter. Et si cette croyance était fausse? Et si j’étais capable de prendre des décisions?
J’ai alors plongé dans un nouvel univers. Celui où j’étais quelqu’un qui sait choisir, parfois à son rythme certes, mais qui avait cette capacité de prendre des décisions. Ce changement de croyance m’a graduellement permis de relaxer devant les choix que la vie m’envoyait, des plus futiles telle « Qu’est-ce que je vais préparer pour souper? » jusqu’aux plus majeures.
J’ai gagné en légèreté et en confiance. Parce qu’en m’observant, je me suis rendu compte que des décisions, j’en avais pris plusieurs et parfois de très grosses sans hésiter! Comme celle de me lancer dans la PNL. Ou bien celle de commencer un blogue. Ou encore lorsque j’ai décidé d’aller faire Vipassana.
Autant de décisions qui se sont prises en quelques secondes, sans hésiter. De plus, ces décisions m’ont guidé sur des chemins que je n’aurais pas cru possibles avant. Tout ça parce que j’ai su écouter cette petite voix qui sait, celle qui parlait derrière ma croyance initiale qu’il n’était au final même pas à moi.
Il m’était pourtant impossible de le voir avant.
C’est banal comme histoire, je vous l’ai dit. Vous en avez certainement des semblables. Ce qui reste le plus intéressant cependant, c’est ce qui se passe par la suite. Si j’ai cru aussi longtemps que j’étais incapable de prendre des décisions alors que c’était faux, qu’est-ce que je pense vrai aujourd’hui et qui ne l’est peut-être pas?
Depuis que je remets en question mes croyances, je n’ai pas arrêté de me surprendre. L’introvertie que je croyais être s’est finalement transformée en extravertie réservée, la fille qui planifiait tout se permet maintenant de vivre dans la spontanéité, celle qui détestait danser a suivi des cours de danse et celle qui se disait pourrie en français a écrit près de 70 000 sur internet en trois ans.
Je ne suis pas différente, j’ai simplement choisi d’autres filtres. Tout était là depuis le début.
Nous ne sommes que construction, un amas de croyances qui nous sont utiles tant qu’elles nous servent. Les questionner permet de créer de nouveaux motifs avec les mêmes matériaux.
Vrai ou pas vrai, ça n’a pas vraiment d’importance. Je peux m’amuser à croire ce qui me tente tout en sachant que ce n’est qu’une croyance, qu’une couleur que je mets de l’avant. Je peux alors me reposer. Ce que les autres croient sur moi, bon comme mauvais, n’est que croyance. Je peux choisir de le croire aussi, ou pas.
L’erreur n’existe plus, avoir raison n’a plus vraiment d’importance. Tout est vrai et rien ne l’est pourtant véritablement. Chacun porte son propre Monde et c’est ce qui fait la beauté de l’être humain.
Nous sommes des tissus de croyance qui nous font voir la vie d’une façon unique. Restons curieux de l’autre, de soi, de l’oeuvre que nous tissons tous jour après jour. Rien n’est fixé, tout se crée à chaque instant.