Mais que s’est-il passé ces dernières semaines? Hier je me suis endormit et on était en février, aujourd’hui je me réveille à l’aube du mois de juin. Comme le temps passe!

Pendant ce temps, je cours d’un projet à l’autre sans avoir l’impression de réellement en profiter. Parfois, comme aujourd’hui, je me sens un peu à bout de souffle. Je me dis que c’est qu’une question de temps avant qu’un vilain microbe me saute dessus. Des journées de 12h, on ne peut pas en faire beaucoup de suite sans conséquence. Les trois de la semaine dernière m’ont laissé l’impression qu’une semaine complète s’était écoulée en 72h.

Malgré la fatigue et la charge de travail, je souhaite faire de mon mieux à chaque nouveau projet. Et toujours la même surprise: je suis chaque fois étonnée de la quantité d’énergie que je suis capable d’aller chercher au plus profond de moi alors que je pensais être « low battery ».

Mais tout ça a un prix…je suis contente aujourd’hui d’être de nature plutôt zen et relaxe parce qu’honnêtement, j’aurais tout en main pour « péter au frette »!

C’est commun et même plutôt banal de nos jours, s’écraser sous la charge de travail. Tout le monde court, remplissant leur horaire sans vraiment réfléchir aux réels besoins qu’ils ont. C’est si facile de s’oublier dans la routine du métro/boulot/dodo et de mettre de côté ce qui est réellement important pour nous.

Et pourtant…

C’est souvent en se créant un espace pour soi qu’on se garde à flot, qu’on se garde en vie. Une oasis pour respirer, un espace pour exister.

C’est pourquoi j’écris beaucoup moins ces temps-ci, parce que ce n’est pas ce qui me fait respirer en ce moment. Pourtant, il y a quelques mois ce l’était. Aujourd’hui prendre du temps pour moi rime plutôt avec dormir plus longtemps le matin, lire un livre ou flâner à regarder des vidéos sur internet qui m’inspirent. C’est aussi prendre rendez-vous avec des amis et placoter pendant des heures ou même suivre un cours d’art visuel pour le simple plaisir de laisser aller ma créativité les mains pleines de peinture.

Alors que je pourrais être « productive » et faire quelque chose de concret (ça ne manque pas, croyez-moi), je fais le choix de mettre certaines choses de côté pour me laisser cet espace. Pour me créer de l’espace.

Ça pourrait paraître égoïste, j’en suis consciente. En même temps, je sais que ne pas prendre le temps d’être totalement et pleinement improductive serait un billet vers une improductivité prolongée.

Dans un horaire rempli, c’est même une question de santé que de se mettre en premier plan. Imaginer faire de la plongée en pansant que la quantité d’air disponible est infini alors que ce n’est pas du tout le cas…le drame n’est pas loin!

C’est un peu la même chose quand on s’obstine à vouloir inlassablement être productif et « faire » quelque chose. L’oxygène risque de manquer si on ne change pas la bonbonne ou si on ne remonte pas à la surface le temps de reprendre son souffle.

Je me questionne encore des motivations qui nous font oublier cet aspect si élémentaire et essentiel; sans oxygène, on ne vit pas très longtemps! Vouloir performer jour après jour sans vérifier ou recharger ses réserves, c’est courir après sa mort, même si c’est au sens figuré. Il y aura sans conteste certaines parties de nous qui resteront sans vie derrière.

Se placer en premier plan, horaire chargé ou pas, c’est choisir de vivre pleinement la vie qui nous est offerte. C’est donner de l’importance à l’improductivité.

Se retrouver, avec tous nos morceaux. Parce qu’on produit beaucoup mieux lorsque l’on est en pièce attaché.

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