J’aime passionnément le mystère, parce que j’ai toujours l’espoir de le débrouiller.

– Charles Baudelaire

À la veille de quatre soirs de grandes performances et à quelques heures de la première répétition, j’ai senti l’élan de venir vous partager tout ce qui se passait à l’intérieur.

Parce qu’oh oui, ça bouge! Mélange d’excitation et d’appréhension qui cohabite depuis un certain temps, je n’ose imaginer tout ce que je vivrai cette semaine à jouer en solo avec mon orchestre.

Ce n’est certes plus le moment de me questionner et pourtant je le fais encore et toujours. Que voulez-vous? J’adore décortiquer l’être humain, les concepts. Rien de surprenant donc. Ces cinq jours au coeur de la haute performance me donneront enfin une occasion unique de sortir de ma tête et de plonger dans l’expérience.

J’écris ces mots et déjà je me trouve paradoxale, comme si durant l’année et demie de préparation qui se termine à l’instant ne s’était vécu que dans ma tête et ne faisait pas partie intégrante de mon expérience… Ce sera assurément un autre sujet de texte!

Tellement de réflexions et de questionnements m’habitent depuis quelques semaines. Je m’observe être stressée, puis confiante et vivre un moment de panique l’instant suivant pour finalement retrouver le plaisir de faire ce que je fais et d’être qui je suis. Parfois en quelques minutes.

Je me demande si j’en ai fait assez. Je me dis que j’aurais pu en faire plus, puis je pense à tout ce qui a été fait et qui est immense. J’ai peur de tout ce qui pourrait mal tourner puis je me dis que je ne verrai pas pourquoi ça arriverait.

Je me dis que ce « serait bien », en bonne coach, d’avoir un vrai objectif positif, contextualisé, réalise, dont j’ai le contrôle, etc (c’est à dire selon les critères de la PNL). Je décide bêtement de ne pas le faire et d’assumer de vivre le regret plus tard, s’il arrive.

L’intention de vivre l’expérience brute m’est amplement suffisante. J’ai envie d’évacuer tous les « il faut, il faudrait, il aurait fallu » et les « je dois, je devrais, j’aurais dû » de mon vocabulaire. Exit alors le « il faudrait que je me fixe un objectif » haha.

Ma question numéro un reste tout de même; qu’est-ce qui fait une réelle différence quand on performe?

J’imagine que derrière cette question se trouve le souhait de comprendre comment ça fonctionne pour pouvoir ultimement le reproduire et le partager au monde. Pourtant, plus les années passent et plus je ne fais que constater que la recette n’existe pas! Qu’il n’y a pas de chemin fixe et universel.

Je vois bien que certaines choses ont été marquantes pour moi, mais qu’est-ce qui fait, pour moi, une réelle différence? Je ne saurais dire. En fait, plus je parle de performance, moins je sais ce qu’est la performance.

Je me dis qu’au final, c’est peut-être tout simplement un petit bout de vie qu’on décide de passer au microscope. Un moment défini dans notre histoire qu’on choisi de vivre dans l’intensité et qui ne sera au bout du compte qu’un révélateur de tout ce qui ne serait être perçu autrement.

Une « tranche de vie » qui se heurtera à nos idéaux, à nos rêves, à nos espoirs. Une photo figé dans le temps qui n’a ni besoin de ressembler aux clichés passés et qui n’est certainement pas garants de l’avenir.

Une oeuvre d’art de la Vie créée par nos jeux de lumières intérieures. Un théâtre d’ombre mouvant, changement, vivant. Un art où nous sommes l’acteur et le spectateur à la fois.

On peut toujours analyser l’art avec la tête; on peut aussi le vivre avec notre coeur, nos tripes. Le beau comme le laid, le doux comme l’intense, l’agréable comme l’inconfort.

Le résultat? Peu importe. Pendant ce temps, on est en vie.

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