J’ai un tas de choses à faire. Trop.

J’ai tellement été occupée dans les dernières semaines (je devrais dire dans les derniers mois) que ces 10 jours sans « rien » étaient attendus depuis TRÈS longtemps.

La joie! Vous croyez?

Hélas, être occupée veut aussi dire ne pas avoir le temps de faire un paquet de choses qui seront remises à plus tard, inévitablement,  « quand on aura le temps. »

Et quand ce temps arrive (c’est maintenant, ce temps-là), l’horaire vide aspire tout ce qui avait été mis de côté en attendant d’avoir le temps. En résulte une liste longue comme mon bras de chose à faire. Sans oublier la liste éternelle du quotidien qui se crée avec le lavage, le ménage, les repas, les enfants, alouette.

Et le temps passe; les jours avancent et ma liste reste remplie, sans rien de raturé. Pourtant, je ne chôme pas, loin de là! Serais-je devenue complètement paresseuse et non fonctionnelle? Procrastination, sort de ce corps!

J’aimerais bien être ultra efficace pour tout, tout le temps. Je sais que de l’extérieur, c’est l’image que je donne. On me voit faire mille et une choses, souvent très bien, et pourtant…

En dedans, je me trouve souvent lâche. Comme en ce moment. Je devrais remplir des dossiers, travailler sur des projets de formations, effectuer des tâches pour la rentrée  de mon garçon et je décide finalement de ne rien faire de tout ça (ou seulement une partie) et je finis par écrire.

Non, mais, de quel droit j’ose faire quelque chose qui me fait terriblement envie au lieu de cocher un item sur ma liste! Quel exemple vais-je être pour mes enfants quand je vais leur dire « fais tes devoirs » alors que je n’arrive pas à faire ce que je dois faire?

Et pourquoi pas?

Pourquoi ne pas se donner le droit de ne pas rouler à pleine vitesse en tout temps? Pourquoi ne pas se donner la permission d’écouter ses envies, ses besoins?

J’ai le goût de me faire une place pleine et entière dans les espaces blancs de ma liste parce qu’entre chaque point se cache une quantité impressionnante de non-dit, de désir et de rêve.

Je veux me créer un espace libre de résultats. Je veux me sortir du temps.

J’ai envie de suivre ces élans de spontanéité qui me font prendre mon clavier et écrire quelques phrases sur mon écran d’ordinateur au lieu de faire ma to do list. 

J’ai envie de vivre cette liste que je n’ai pas écrite et qui pulse pourtant sur ma feuille déjà bien remplie.

Elle me cri pleins de petites joies quotidiennes comme prendre le temps de faire des crêpes pour mes enfants ou bien aller acheter des chocolatines pour le déjeuner du lendemain.

Ou bien oser me prélasser dans mon lit quelques minutes pour lire un peu de poésie, échanger avec des amis sur mon téléphone ou sortir prendre un café.

Pendant ce temps, ma liste reste intacte. Je sais. Mais entre les lignes, je vis ma liste invisible. Celle qui me remplit au lieu de me vider.

J’inonde mon horaire pour me sentir vibrer. Plus je me remplie, plus je deviens légère. Comme si l’espace entre les items de ma liste se gonflait à bloc et lui permettait de flotter, tout doucement.

Dans haut, tout devient plus facile.

Il y en a qui disent que c’est de la procrastination. Moi je dis que c’est de la respiration.

Et quand on respire, tout va beaucoup mieux.

Une réaction

  1. Ce n’est pas de la procrastination…avec une telle attitude la « to do list » se transforme en… « tout doux …liste ».
    Merci pour ce texte inspirant Caro!

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