J’aime bien faire mille et une choses. J’aime accomplir. Même mes enfants sont au courant.

Lorsque j’ai posé à mon garçon de 7 ans une série de questions pour m’amuser et connaître sa perception, il a répondu à « qu’est-ce que maman aime? » par « les projets ». La vérité sort de la bouche des enfants!

Il est vrai que j’adore les projets. C’est une façon de créer, d’être dans l’action, de m’offrir la possibilité de contribuer à plus grand que moi et de me découvrir sous de nouvelles facettes.

Ça me convient. J’aime. J’adore! Malgré tout, il arrive parfois que je devienne complètement débordé et que je ne sache plus où donner de la tête. J’ai tant de projets qu’il m’est impossible de les mener tous de front, je dois y aller par alternance.

Plus ardu et parfois épuisant, ce n’est pas parce que j’ai un agenda hyper chargé que je vais faire les choses à moitié! Ça non!

Quand je m’engage dans quelque chose, j’aime le faire bien, au meilleur de mes capacités. Si ce n’est pas possible, je préfère en général dire non. Et pour un musicien, faire quelque chose au meilleur de ses capacités, ça peut vouloir dire beaucoup d’investissement.

Imaginez…des années à travailler sur des micros détailles, à répéter des heures et des heures des oeuvres ou partie d’oeuvre jusqu’à les rendre le plus parfaits possible. Et lorsqu’on arrive à un point qui nous semble satisfaisant, ce n’est que pour voir la prochaine étape, le prochain but à atteindre.

Un escalier interminable qui nous pousse jusqu’à nos propres frontières, intérieur comme extérieur. C’est parfois décourageant, mais je trouve ce processus surtout gratifiant. Avoir la possibilité d’évoluer, de s’accomplir et de s’épanouir par l’expression d’un art et d’en faire profiter autrui c’est motivant, grisant.

Monter cet escalier une marche à la fois demande beaucoup de détermination, de soucis du détail, de dépassement de soi, de rigueur et de foi. Je sais posséder toutes ces qualités et pourtant…

Lorsque je me compare à certains collègues, je me trouve paresseuse et laxiste. Je trouve que je tourne souvent les coins ronds, que je m’arrange pour faire les choses « correctement », sans plus. Que j’évite tout ce qui est difficile et confrontant, que je ne mets pas les efforts nécessaires pour être capable de faire ce que je pourrais véritablement faire.

Me comparer aux autres est probablement la meilleure façon que j’ai trouvé pour conserver mon titre de paresseuse qui me plait bien, mais paresseuse efficace, il va sans dire! C’est seulement lorsque j’enlève mon costume de musicienne pour me plonger dans d’autres contextes que je prends conscience de toutes ces qualités que je possède.

Que ce soit pour participer à un comité ou une formation, écrire un texte, préparer un atelier ou un coaching, je peux passer plusieurs heures à me préparer et étudier tout en croyant que je ne travaille pas. C’est si normal et naturel que je ne réalise même pas ce que je suis en train de faire!

Je ne vois pas que je travaille, révise, transforme, analyse, me questionne, ajuste, peaufine, polie, observe, recommence, continue…et ce sans fin jusqu’à atteindre mon objectif ou bien jusqu’au moment où je me dis « là, c’est assez ».

C’est probablement ce qui est le plus difficile, de décider du moment où c’est assez.

Reconnaître le moment où il est temps de s’arrêter pour apprécier, regarder le chemin parcouru et voir les bons coups, les accomplissements et pas seulement ce qui aurait dû ou pu être fait.

S’arrêter pour vivre ce qui est là, sans penser à l’endroit où nous aurions pu être en mettant plus de ceci et moins de cela. Un moment pour appuyer sur pause. Prendre une grande respiration et simplement être là, sans chercher à faire plus ou moins.

Rester dans le présent au lieu de regretter le passer ou de courir après le lendemain qui n’arrive jamais au font.

Dire stop et prendre le temps d’être là, pour vrai. Vivre sa vie en « stop-motion » et non en course de formule un. Une vie remplie de moment vécu pleinement qui crée un véritable panorama lorsqu’ils sont mis bout à bout.

Savoir se dire c’est suffisant, tu as bien travaillé, profite, apprécie, respire, est un véritable cadeau à s’offrir au quotidien.

Un cadeau qui ne coûte rien et qui permet l’éternité.

 

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