J’écris beaucoup moins ces temps-ci. Pourtant, pendant un an j’ai réussi à être très assidue et disciplinée. Je m’étais donné comme défi d’écrire un texte par semaine pendant un an et j’y suis arrivé.
Ce n’était pas toujours mes textes puisque j’ai également partagé des métaphores, mais j’ai tenu la route.
Passé cette année-là, j’ai laissé faire le défi et la discipline est un peu partie. J’ai quand même continué de façon régulière, disons aux deux semaines, mais tout est plus élastique depuis.
Mon flot d’écriture a énormément diminué. Pourtant, c’était loin d’être mon souhait. Alors pourquoi?
Moins de temps peut-être? C’est simplement une question de le prendre, le temps. Mauvaise piste.
Pas le goût? Peut-être un peu moins. J’en ressens moins le besoin qu’avant, assurément. Je le remarque aussi par mon cahier personnel qui se remplit beaucoup plus lentement. Mes états d’âme ont peut-être trouvé une autre façon de sortir de mon corps qu’en touchant du papier avec un crayon. Qui sait?
Moins d’inspiration? Les idées ne manquent pas pourtant. Mais il est vrai que l’écriture est moins facile. J’ai bon nombre de brouillons délaissés en court d’écriture qui ne vont nulle part et qui resteront probablement à cet état.
Ouain, quand c’est plus difficile, j’abdique plus facilement. Ça prend une bonne dose de motivation pour continuer malgré les difficultés!
Pourtant, c’est inévitable et je n’aime pas constater que l’inévitable vient avec un paquet de pensées et d’états plutôt désagréables.
À commencer par la frustration de ne plus écrire aussi facilement. Puis le constat que c’est une pratique qui demande du travail, comme tant d’autres choses, et que si je souhaite véritablement continuer à écrire, je vais devoir mettre des efforts là où c’était facile avant.
Également la déception de constater que je ne « livre pas la marchandise » comme j’aimerais. Je vois aussi certaines pensées me traverser l’esprit: je devrais…, j’aurais dû…, pourquoi je ne fais pas…, est-ce qu’on va remarqué…, si on remarque qu’est-ce qu’on va dire…
Et ça continue ainsi. C’est loin d’être envahissant parce que je fais comme si ça n’existait pas, mais je n’aime pas ces pensées. Ça me stress. Plus je les entends et plus je sens une pression.
Pourtant, on n’attend absolument rien de moi. Tout ce stress et cette pression sont totalement créés par ce que je me dis et par les attentes que je me suis moi-même donné. Et tout ça inconsciemment!
Mais maintenant, je sais. Je peux choisir ce que je fais de tout ça.
Je peux choisir ce que je fais de toutes ces pensées: leur donner de l’importance ou simplement les regarder passer.
Je peux aussi choisir de me laisser démotiver par les difficultés qui se présente à moi ou bien faire avec.
Une chose est sûre, je veux continuer. Je veux avancer. Même si c’est plus lent. Même si c’est plus difficile.
Je veux continuer parce que j’y crois. Je veux continuer parce que ça me fait du bien. Je veux continuer parce que c’est un moyen pour moi de contribuer à créer un monde meilleur. Contribution minime, mais j’y tiens.
Alors je m’arme de patience pour accepter la lenteur, de douceur pour amollir les je devrais et j’aurais dû, de bienveillance envers moi qui recul facilement devant les difficultés et je relis tout ça aux raisons qui me poussent à écrire.
Ça ne fait pas que c’est plus facile. Ça ne fait pas disparaître ce que j’aimerais voir partir. Ce n’est pas magique!
Mais ça me permet de continuer. Ça me donne le goût de continuer, continuer d’y croire.