Qui dit été dit concerts extérieurs (pour les musiciens bien sûr!). Et qui dit concerts extérieurs dit conditions parfois difficiles.

Il vente, il fait souvent très chaud et le soir les insectes se mettent de la partie au risque d’en avaler quelques-uns, surtout lorsqu’on joue d’un instrument à vent.

De plus, les journées sont souvent magnifiques. Le goût de profiter du soleil et du BBQ rend, par moment, la motivation pour aller travailler à néant.

Il y a quelques jours, je prends donc la voiture pour me rendre à un de ces concerts sans avoir vraiment envie d’y aller. J’ai le goût de vacances.

De plus, j’ai mal planifié la situation: je n’avais pas prévu qu’il serait extrêmement difficile de se stationner. Je trouve finalement une place à 10 minutes de marche rapide. Il ne me reste que 30 minutes avant le concert, je marche donc très vite!

J’ai déjà mes souliers de concert (vraiment pas idéal pour la marche) et je suis en train de me faire des ampoules en dessous des pieds (oui, oui! En dessous!)

J’arrive à peine sur la scène qu’on nous demande de la quitter. Je n’ai même pas le temps de faire un son dans mon instrument. Bref, la soirée commence un peu mal. J’ai juste le goût de me plaindre.

En sortant de scène, je vais voir un collègue qui me demande comment je vais et je réponds, le plus naturellement du monde, que c’est n’importe quoi comme organisation, franchement, on aurait pu mieux prévoir, je suis stationner loin, j’ai mal au pied, bla-bla-bla-bla (je vous l’ai dit, j’ai le goût de chialer).

Mon collègue tout surpris me regarde avec des yeux ronds: « Je ne m’attendais pas à cette réponse venant de toi! »

Pourquoi ça, je lui demande? Et bien, dans les deux dernières années, il m’a toujours vue souriante. Alors, m’entendre me plaindre d’une façon aussi naturelle, spontanée et, disons-le, gratuite était plutôt surprenant pour lui.

Pourtant, ce n’est pas rare que je me plaigne. Je suis plutôt bougonne à mes heures, particulière tôt le matin lorsque je n’ai pas encore pris mon café matinal et que les enfants souhaitent leur déjeuner alors que j’ai à peine ouvert les yeux.

Il est vrai que dans mon travail j’affiche plutôt une image d’une fille très souriante, confiante, calme, douce, sage et patiente.

Je ne peux bien sûr nier ces aspects, mais parlez avec mon mari et mes amis très proches, ils vous peigneront un portrait de moi différent. Peut-être pas complètement différent, mais assurément plus complet.

Au fait, qui suis-je vraiment?

Suis-je ce que l’on perçoit de moi lorsque je travaille? Suis-je ce que l’on perçoit de moi lorsque je suis avec mes proches? Suis-je même ce que je pense de moi?

La réponse englobe probablement toutes ces questions: un peu de tout et rien à la fois.

Que ce soit cette image que nous voulons projeter ou bien l’image à laquelle nous nous accrochons et que nous croyons être, ça ne reste que des images.

Un reflet de notre véritable nature.

On a beau se coller toutes les étiquettes que l’on veut, positives ou négatives, nous sommes toujours beaucoup plus que ces simples mots.

Ce que je trouve le plus intéressant, c’est d’observer à quelles étiquettes je m’attache le plus, à quelle image je tiens mordicus.

Parce que ça reste un choix. Je choisis d’être calme, douce et souriante au travail ou ailleurs, mais ce n’est pas Moi. Et lorsque je suis impatience, bougonne et intransigeante à mes heures, ce n’est pas Moi non plus.

Alors je m’observe. Pour découvrir l’image que j’aime donner de moi-même. Pour découvrir l’image que les autres ont de moi également.

Pour découvrir qui je suis véritablement, au-delà de toutes ces images que j’observe.

Et comme tout ceci n’est qu’illusion, il n’en tient qu’à moi de créer ce que je souhaite. De créer ma vie comme je l’entends.

L’image a beau être magnifique, être est encore plus formidable!

À chaque instant, vivre ce qui est là, sans s’attacher. À chaque instant, vivre pleinement ce qui est.

Parce qu’au fond, je suis beaucoup plus que je ne laisse paraître.

Laisser un commentaire