Vous avez peut-être constaté qu’il existe des personnes qui se dénigrent constamment. Ils ne sont jamais bons, ne réussissent rien et n’importe qui est meilleur qu’eux.
Mais il y a aussi la catégorie de personne qui souhaite ne pas être trop et qui s’oblige d’une certaine façon à rester ordinaire. Et même si je n’ai pas le goût, je suis arrivé à la conclusion cette semaine que j’en faisais probablement partie.
Pourtant, je crois sincèrement que je ne suis pas meilleure que les autres!
Je pense que tout le monde peut réussir ce qu’il souhaite. Pas forcément de la même façon, ni à la même vitesse ou avec un résultat identique, mais je crois que c’est possible.
C’est d’ailleurs cette croyance qui m’a amené à réfléchir sur la performance et à me questionner sur l’humain: comment ce fait-il que ça fonctionne pour certaines personnes et pour d’autres non? Et s’il était possible de dire comment réussissent ceux qui excellent dans un domaine, il serait alors possible de l’utiliser pour nous, non?
Mais voilà. Dernière cette croyance (je ne suis pas meilleure que les autres) qui m’est plutôt utile dans la vie s’en cache une autre qui est plus limitante: je ne veux pas être meilleure que les autres.
La différence? Alors que la première croyance, je ne suis pas…, m’aide à reconnaître le talent et l’individualité de chacun y compris le mien, la deuxième, je ne veux pas…, me limite dans mon potentiel.
Dès que je trouve quelqu’un de bon, je lui cède volontiers la place. Pourquoi plus moi qu’un autre de toute façon? Si j’y ai droit, cette personne y a droit aussi, c’est logique.
Derrière cette logique se cachent aussi des peurs. La peur d’être trop, la peur de réussir au-delà de mes propres attentes. Parce qu’être meilleure vient aussi avec une certaine responsabilité.
Être meilleur veut dire devenir un modèle et qu’inévitablement les gens auront des attentes à mon égard qui ne seront, dans ma tête, rien d’autre qu’irréalistes. C’est probablement pour cette raison que je n’ai jamais eue de grands rêves, de grandes ambitions.
Je n’ai jamais rêvé de « gros » orchestres ni de tournées internationales. Mon rêve à 18 ans était de jouer dans un orchestre, peu importe lequel. Un orchestre régional comme l’orchestre de Trois-Rivières me convenait donc très bien.
Encore aujourd’hui, j’ai beaucoup de difficulté à m’imaginer sortir du Québec avec mon coaching ou mon matériel d’atelier. Pourtant, ce pourrait être une possibilité. Certains le font!
Et pourquoi ne pas rêver trop grand? Parce que je ne veux pas de cette pression. Au fond, j’ai peur de cette réussite parce que ça pourrait vouloir dire décevoir certaines personnes, me faire critiquer ou faire échec publiquement. Mais surtout je pourrais être déçu de mes propres attentes.
C’est aussi une bonne façon de ne pas être trop différente, d’être comme les autres, de faire partie du groupe. C’est tellement plus confortable de ne pas trop en faire, de ne pas se mettre en danger. Tellement moins de risque!
Ce choix à tout de même un prix: celui de ne pas être totalement moi-même.
Tout cela va bien au-delà de « je suis meilleure que toi » ou « tu es meilleur que moi ». D’ailleurs, peut-on véritablement comparer deux personnes entre elles? Si nous sommes tous uniques, comment peut-on penser trouver un véritable point de comparaison?
Le seul point de comparaison qui se vaille est sa propre valeur, son propre potentiel.
La question n’est donc pas de savoir si on est mieux ou pire qu’un autre, mais bien si nous sommes véritablement qui nous devrions être.