Aimez-vous faire des erreurs?

Certainement comme plusieurs, ce n’est pas ce que je préfère. Encore moins lorsqu’on le remarque.

Pourtant, il est si utile de se tromper. Si tout était parfait du premier coup, comment apprendre? Et si les erreurs permettent d’apprendre, peut-on dire qu’elles existent vraiment?

Un des présupposés de la PNL est justement celui-ci: il n’y a pas d’erreur, il n’y a que du feedback.

Cette idée suggère que l’erreur n’existe pas de façon réelle. Ce n’est en fait qu’une information qui indique quels changements effectuer pour atteindre notre objectif. Finalement, cette notion d’échec n’est présente que dans notre esprit.

Se tromper devient alors salutaire. C’est ce qui nous permet de nous dépasser, d’aller plus loin, d’apprendre! Wow!

C’est beau, hein?

Bien que j’y crois profondément, il y a des moments où je ne considère pas mes erreurs comme de l’information. Particulièrement lorsque je me trompe publiquement, comme lors d’un concert.

Je ne dis pas que je fais des concerts sans fautes, loin de là. Tous les musiciens professionnels vous le diront, les erreurs sont nombreuses lors d’une prestation devant public.

Nous avons simplement développé l’art de les camoufler. En fait, c’est plutôt de petits accrochages plutôt que de vraies erreurs.

Mais il arrive qu’il y en ait une qui se glisse et qu’on le remarque. Vraiment…

C’est ce qui m’est arrivé cette semaine. En plein concert, dans une pièce lente, j’ai joué dans un silence pendant que personne d’autre ne jouait.

Impossible de me cacher, la faute est faite. Des milliers de personnes ont entendu mon « solo » mal placé.

Mon esprit s’est mis en marche: « Mais qu’est-ce que tu viens de faire? T’as presque rien à jouer et tu trouves le moyen d’entrer n’importe où. Même pas capable de compter 3 mesures de silence, franchement. Mais qu’est-ce que les autres vont penser….etc. »

2 heures de spectacle, 2 secondes d’inattention, 1 note mal placée et c’est la seule chose qui occupe mon attention. C’est fou quand même, non?

Il y a quelque semaine, à la pause d’un concert, je croise un collègue qui semblait un peu triste et je lui demande ce qu’il a. Il me dit qu’il a manqué plusieurs notes dans son solo (personnellement, je n’avais rien remarqué).

Je lui ai demandé combien de notes il avait bien jouées. Il m’a regardé avec un petit sourire et est reparti. Il savait bien, tout comme moi, que ça ne sert à rien de penser et repenser à ces quelques petites notes mal placées.

La seule chose qui arrive, c’est que l’on continue encore et encore à revivre ce moment de mal aise sans pouvoir changer ce qui s’est passé quelques instants plus tôt.

Mais c’est souvent beaucoup plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas?

Après ma dernière bourde, quand mes pensées se sont emballées, j’ai commencé par me dire « stop! » et replacer le tout en contexte.

J’ai joué là où je ne devais pas, c’est vrai. Est-ce que ça met ma vie en danger? Non. Est-ce que je ne travaillerai plus de ma vie pour ça? Non. Est-ce que des spectateurs ou des collègues vont m’appeler après pour me dire que je me suis trompé, pour me dire des bêtises ou pour rire de moi? Non.

Alors, où est vraiment le problème? Dans ma tête. Seulement dans ma tête.

Inutile donc de continuer à me frapper sur la tête à coup de « j’aurais donc dû ». Parce que des paroles dures n’apportent jamais de réconfort. J’aurais pu m’excuser auprès de mes collègues, mais au final, c’est mes propres pensées que j’avais besoin d’adoucir.

Je me suis donc donné le droit d’avoir fait cette erreur, d’avoir eu ces quelques secondes d’inattention. Je me suis donné le droit d’être fatiguée et d’avoir de la difficulté à rester concentrée, ça arrive. Je me suis donné le droit d’être imparfaite, parfaitement imparfaite, complètement humaine.

Parce que peut importe si l’erreur existe ou pas, que ce ne soit qu’un retour d’information ou pas, ce qui est fait est fait.

Que nous reste-t-il à faire sinon changer notre perception, apprendre, être bienveillant, s’aimer dans notre imperfection?

Je ne dis pas que c’est facile, mais je préfère ce chemin à la spirale de la culpabilité.

Une réaction

  1. Ma belle Caro! J’adore te lire à chaque semaine. Et ton article arrive « en temps » pile poil….pour moi aujourd’hui!!! Merci et continue sur cette « bonne note » de rédaction!!!! Je parle de ton blog à qui veut l’entendre…. Bisous xox Denise Date: Mon, 8 Jun 2015 15:12:41 +0000 To: dsauri9@hotmail.com

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