Ça y est, j’y suis.
Je suis arrivée au moment où rien ne va plus. Vous savez, ce moment juste avant une audition où plus rien ne fonctionne comme on veut? Et bien, je suis en plein dedans.
Pourtant, ce matin tout allait si bien! Que s’est-il passé en quelques heures? Alors que j’étais parfaitement en contrôle de ce que je préparais, tout semble maintenant me glisser entre les doigts.
Je ne devrais pas être surprise, j’ai vécu ce moment à chacune de mes auditions, mais à moins de 4 jours du jour J, je pensais m’en sauver.
Eh bien non! J’ai la bouche comme une débarbouillette mouillée, les doigts et les bras lourds et maladroits et mon cerveau fonctionne aux ralenties.
C’est pourtant ici que tout se joue: je suis au bord de la frontière.
À l’instant même, j’aurais juste le goût de tout arrêter, mettre ma flûte dans son étui et ne plus la voir pour quelques jours et pourquoi pas quelques semaines.
Je ne suis plus motivée, surtout lorsque le son qui sort de mon instrument ne m’inspire plus…et pourtant.
C’est ici que la magie opère. C’est le point de bascule. C’est dans la noirceur que la lumière prend tout son sens!
Je pourrais m’apitoyer sur mon sort, me dire que j’aurais pu me prendre plus d’avance, pratiquer plus, faire moins de ci, plus de cela…tout ça pour quoi? Absolument rien!
Alors, comment passer à travers ce moment d’inconfort? J’ai décidé de le prendre comme une opportunité.
Je me dis qu’à partir de maintenant, ça ne pourra qu’aller mieux. C’est le moment de bien identifier mes acquis, l’opportunité de noter ce que je fais de bien, même lorsque ça ne va pas.
C’est également le meilleur moment pour mettre en place et tester différentes stratégies afin de me sortir de cet état. Si la journée de l’audition est identique à aujourd’hui, j’aurai prévu le coup: quelle chance!
Je le prends aussi comme un signale de prendre soin de moi. De me rappeler qu’il est évident que je souhaite bien faire, mais qu’il est aussi important d’être, tout simplement.
C’est définitivement le bon moment pour faire le point, pour m’arrêter, pour respirer et me questionner. C’est le temps de me souvenir de ce qui est véritablement important pour moi, de me (re)connecter à mes valeurs profondes.
Au fond, si ce moment était justement là pour me crier haut et fort:
Que veux-tu?
Que fais-tu?
Que crois-tu?
Qui es-tu?