Vous avez surement, comme moi, une vieille paire de souliers vraiment confortable dont vous êtes incapable de vous départir. Pourtant, elle est remplie de trou et la couleur est plutôt douteuse, mais vous y êtes attaché. Vous continuez à la porter malgré tout, repoussant l’achat d’une nouvelle paire de peur que vos pieds souffrent d’inconfort pour un certain temps (ou même très longtemps!). Pourtant, lorsqu’on ose, il arrive de tomber sur une paire magique où le confort est immédiat. Comment savoir sans oser?
Et bien la vie, c’est justement comme une vielle paire de chaussures. Il est facile de rester dans ses habitudes et de se vautrer dans le confort du quotidien et du connu. Il arrive parfois qu’à force de rester dans cette zone de confort, plus rien n’avance, comme cette paire de souliers qui ne vous mène plus nulle part et que vous conservez précieusement. Il devient alors nécessaire d’oser l’inconfort pour un certain temps afin de passer à autre chose.
Apprentissage et inconfort sont intimement liés. Et attention, inconfort ne rime pas automatiquement avec stress, anxiété ou non-plaisir! Ça veut simplement dire que l’inconfort accélère cet apprentissage en focalisant tous nos sens vers un même point. Il est d’ailleurs possible d’y arriver dans le plaisir et la légèreté. Voyez un peu ce graphique:
Zone de confort: C’est la zone des habitudes. Extrêmement utiles pour avoir une certaine stabilité dans le quotidien, les habitudes nous permettent d’aller chercher une constance qui ne pourrait être possible autrement. Si nous devions réapprendre à marcher chaque matin, la vie serait impossible! Une chance que ces automatismes existent. Par contre, avec l’habitude vient parfois une certaine rigidité ou un manque de flexibilité qui nous porte peu au changement. Lorsque l’imprévue cogne à la porte, il peut être utile de visiter une autre zone.
Zone d’inconfort: C’est la zone d’apprentissage. C’est le lieu de transition entre ce qui est connu et inconnu, le moment où nous savons tous et rien à la fois. Cet inconfort place tous nos sens en alerte! Nous sommes alors beaucoup plus réceptifs aux changements et aux adaptations nécessaires qui nous permettront de revenir graduellement dans notre zone de confort.
Zone de danger: Lorsque l’inconfort devient trop grand, nous tombons dans une zone à risque. Nous ne parlons plus d’apprentissage, mais bien de survie. Nos ressources ne sont tout simplement plus accessibles et nos réactions se résument habituellement à fuir, figer ou attaquer. Comme la ligne est parfois très mince entre danger et inconfort, il est important de bien choisir ses défis. Se surpasser est certes grisant, mais le faire en se mettant en danger comporte des risques. Je pense bien sûr aux blessures physiques, mais également aux blessures mentales. On apprend bien sûr de ces épreuves, mais apprendre dans la zone de danger prend parfois plusieurs mois ou années et il est possible qu’une cicatrice demeure… Est-ce vraiment nécessaire de se faire mal pour apprendre? Certains pensent que oui. Personnellement, je crois vraiment qu’il y a des façons plus « saines » d’y arriver.
Ce passage dans ces différentes zones peut venir autant de l’intérieur que de l’extérieur.
Vous souhaitez du changement, mais rien de change? Je vous parie que vous souhaitez avancer tout en restant dans votre zone de confort. C’est souvent le premier frein au changement! Nous souhaitons voir les choses différemment, mais sans vraiment bouger ou explorer les zones sombres. Pourtant, c’est en vous plaçant en déséquilibre que vous avancerez (en vous lançant des défis, en essayant de nouvelles choses, en repoussant vos limites, en faisant la paix avec une partie de vous, etc.).
Lorsque le changement vient de l’extérieur, vous n’avez pas le plein contrôle du changement. Que vous le vouliez ou non, il arrive. La seule chose que vous pouvez contrôler c’est votre propre réaction. Allez-vous tout faire pour rester dans vos habitudes? Allez-vous lâcher prise, apprendre de cette nouveauté et vous en faire un allier ou tout simplement subir au risque de vous mettre en danger? Votre créativité et votre flexibilité pourraient être vos plus grands atouts pour revenir dans votre zone de confort.
Au final, tout est dans l’équilibre que nous sommes capables d’atteindre entre la zone de confort et d’inconfort, entre le connu et l’inconnu. Le confort, c’est important. Ça permet de prendre sa respiration et de se reposer avant de continuer à avancer. Mais n’oubliez pas que de vous sortir un peu de vos habitudes, c’est nécessaire pour avancer.
Et ça peut être tout simple! Prendre un chemin différent pour aller à l’école ou au travail, découvrir un nouvel aliment ou risquer une nouvelle recette, aborder un inconnu, apprendre une nouvelle langue, écrire vos frustrations au lieu de les dire, etc.
À chaque fois, vous vous découvrirez un peu plus, vous rapprochant tranquillement de qui vous êtes vraiment.
Et puis? Qu’allez-vous faire de différent aujourd’hui?