J’adore mes enfants, il n’y a aucun doute là-dessus. Il y a par contre de ces journées où je me questionne sur mes motivations de devenir maman. Devenir parent, c’est extrêmement exigeant et lorsqu’on est musicien en plus, certains défis de taille nous attendent.
Mon plus grand défi est probablement de trouver des moments pour pratiquer de façon efficace et prolongée. Je rêve parfois du moment où mes enfants n’étaient pas encore là et où je pouvais laisser ma flûte trainer sur une table sans avoir peur de la retrouver par terre 30 secondes plus tard. Je rêve de pouvoir laisser à nouveau mon lutrin à porter de main sans avoir peur de retrouver mes partitions remplies de dessins.
J’aimerais retrouver ces moments où je pouvais écouter de la musique passé 19h sans avoir peur de réveiller les enfants. J’aimerais accepter des élèves à la maison sans avoir besoin de trouver une gardienne. J’aimerais retrouver ce temps où je pouvais pratiquer plus de 5 minutes d’affilée sans un « Maman ! » ou de pouvoir jouer sans enfant accroché à mes jambes.
Dans ces moments-là, oui, je me questionne. Puis je remercie la vie de les avoir avec moi, de me permettre jour après jour de me remettre en question et de faire de moi du une meilleure personne, une meilleure musicienne, une meilleure mère. Je les remercie d’avoir ce regard émerveillé face à la nouveauté lorsque je leur chante une chanson ou leur raconte une histoire. Ça m’aide à me souvenir que la perfection n’est pas un pré requis au plaisir (parce que je dois l’avouer, je ne suis pas une grande chanteuse !).
Non, ce n’est pas facile tous les jours de se coucher tard après un concert et de se réveiller tôt avec les enfants ni de sortir mon instrument et d’entendre ma fille de 18 mois pleurer à coup sûr. J’espère que plus grand, vous allez comprendre mes enfants que même si je ne suis pas toujours 100% disponible lorsque je suis à la maison parce que je dois travailler, je vous adore. Faire un métier qu’on aime, et c’est mon cas, rend tout plus facile !
Rien n’est parfait. Si on est pour subir certains inconvénients, peu importe le métier, aussi bien en avoir un qu’on aime et qui nous passionne ! J’ai la chance d’avoir un métier exceptionnel où le partage prend une place de choix. Un métier qui me permet de me développer et de m’épanouir au rythme des défis qui me sont proposés. Je pense que j’étais une bonne flûtiste lorsque je n’avais pas d’enfants, mais je suis convaincu que je suis devenue une véritable musicienne avec la maternité.
Loin d’être un obstacle, c’est devenu une richesse.