Je n’ai pas le goût de travailler. Je n’ai pas envie de faire des efforts. Je n’ai pas envie de faire, point.

J’ai tellement de beaux projets qui s’en viennent, mais dès que je prends mon instrument, niet, la motivation n’y est pas. Même chose lorsque je pense à mes projets de coaching et ma petite routine de métro/boulot/dodo/impôt.

J’aurais plutôt le goût de partir en voyage, juste moi. Me rendre loin d’ici, au milieu de nulle part s’il le faut, faire le plein de rien.

Me remplir le corps de calme et de zénitude. Fermer les yeux et ne plus rien entendre de bruit extérieur pour me laisser porter un rythme de mes pensées.

Je n’ai pas envie de faire, j’ai simplement le goût d’être là. Je n’ai pas envie d’arriver à aucun résultat, j’ai le goût de me poser ici et maintenant. Pas de ligne d’arrivée, juste une route.

J’ai envie de laisser les mots s’étaler sur le papier, comme une flaque d’huile qui n’en finit plus de s’agrandir. Laisser sortir le trop-plein qui se cache à l’intérieur, regarder les bouillons d’émotions se cristalliser et s’attacher en collier de mot.

J’ai envie de prendre mes pinceaux et de peindre de bleu ma grande toile. J’ai envie de me fondre dans ce ciel imaginaire, me laisser envelopper par la douceur des couleurs, y plonger mes yeux et partir en voyage sans même quitter mon chez-moi.

J’ai le goût de chausser mes souliers et de partir courir après un rayon de soleil, celui qui viendra me sortir de l’hiver qui semble ne pas vouloir céder sa place. Sentir mon sang cogner dans mes oreilles, comme la promesse de la saison à venir.

J’ai le goût de danser, bouger pour le plaisir de sentir mon corps s’animer au rythme des percussions. Sentir mes pieds fouler le sol et s’enraciner dans la vie.  Laisser mes bras explorer l’air ambiant à la recherche du petit je ne sais quoi que je n’ai pas encore réussi à attraper.

J’ai le goût de m’installer au milieu d’une pile de livres, nager dans cette mer de mot et voguer sur les vagues que forment ces histoires sorties tout droit du coeur des Hommes. Je voudrais m’empiffrer de poésie à ne plus être capable de digérer une seule rime.

J’ai envie de m’asseoir sur mon beau coussin bleu, fermer les yeux et prendre le temps, juste le temps. Le prendre pour vrai, à bras le corps pour ne plus qu’il me file entre les doigts. Peut-être que je pourrai ainsi me tisser une étoffe faite de secondes perdues et de minutes gaspillées? Une façon d’emmagasiner de l’espace-temps et créer un vêtement dont je pourrai me vêtir pour retrouver aisément ce que j’aurai laissé derrière, par manque de temps justement.

Mais à quoi ça sert tout ça? Écrire, peindre, courir, danser, lire et méditer ne semble pas trouver leur place dans ma to do list. Pourtant, plus ma liste de « je dois faire » s’allonge, plus le bleu m’obsède.

Je cherche alors le meilleur moyen pour m’envoler, créer une vie où les « il faut que » se transformeront comme par magie en « j’ai envie de ».

Je m’accroche à cette petite phrase: « J’ai envie de bleu ». Je l’écris sur un bout de papier, comme une adresse qu’on ne veut pas oublier. S’il existait un GPS à couleur, j’entrerais le bleu comme destination et je le laisserais me guider pour m’y rendre par le chemin le plus court.

J’ai tellement le goût d’y être, à cet endroit où les listes ne sont faites que de coup de coeur, où le temps se compose et se décompose, où la vie est faite pour être vécue à l’endroit comme à l’envers, et tout ça, sans obligation.

Malheureusement, je n’ai pas la carte ni le chemin.Seulement l’adresse sans code postal.

Pourtant, quand je ferme les yeux, j’ai déjà l’impression d’y être…

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